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Haut potentiel intellectuel et créatif

Lorsque l’on évoque le haut potentiel, on sous-entend une avance développementale ce qui renvoie à la notion de « précocité ». Il est effectivement courant de voir des enfants qui se sont construits des acquis, sans être sollicités, à un jeune âge. Les exemples les plus frappants restent la lecture ou les notions mathématiques acquises avant le primaire. Ceci implique que le développement de certaines zones du cerveau demeure plus mature que chez les autres enfants.

En revanche, toutes les zones du cerveau ne sont pas nécessairement concernées ce qui conduit à des profils très différents sur le plan intellectuel, moteur, émotionnel, relationnel, etc. Le terme utilisé pour rendre compte de ce phénomène est appelé « dyssynchronie ».
Pour l’expliquer autrement, si vous êtes très doué dans le domaine du langage, vous allez investir votre énergie et votre attention sur des activités associées au détriment d’autres activités plus perceptives, par exemple, visuelles et vice et versa. Cela ne signifie pas que vous ayez un réel déficit mais que vous vous focalisez sur un domaine un peu comme un « spécialiste ». Il faut donc pouvoir proposer à l’enfant des activités variées et ne pas le laisser se restreindre à son domaine de prédilection.

À l’heure actuelle, le haut potentiel intellectuel est établi par un test d’intelligence (WPPSI IV, WISC V, WAIS IV). Il s’agit donc d’une personne dont les aptitudes intellectuelles ont été évaluées à un niveau très supérieur soit un QI supérieur ou égal à 130 sur au moins un ou plusieurs indices composant le test. Ce qui signifie concrètement que sur 100 personnes, seulement deux personnes obtiennent une note égale ou supérieur à 130 (2,2 % de la population).
Ayant de grandes aptitudes intellectuelles, l’enfant, adolescent ou l’adulte peut compenser suffisamment ses troubles pour les masquer durant des années. Il est donc très important d’en informer les praticiens (orthophoniste, psychomotricien, etc.) qui font réaliser les bilans selon leurs spécialités. En effet, les scores ne seront peut-être pas révélateurs et il sera difficile de déceler un trouble des apprentissages sans cette information.

La créativité et le Haut potentiel créatif

La créativité est la capacité à réaliser une production nouvelle, adaptée au contexte dans lequel elle se manifeste. Cette production peut-être, par exemple, une idée, une composition musicale, une histoire ou encore un message publicitaire.
Todd Lubart, Professeur en psychologie à l’université Paris Descartes

La créativité ne se croise pas uniquement dans le domaine artistique. Elle se retrouve dans tous les domaines de la vie comme par exemple, le social, le sport, la science. A l’heure actuelle, de nombreux auteurs considèrent la créativité comme une composante importante du phénomène du haut potentiel. Elle se retrouve également parmi des populations atypiques (dys et/ou TDA/H).

D’après la recherche, certaines approches pédagogiques sont plus à même de favoriser la créativité. Celle-ci peut aider les enfants en difficulté qui ne s’épanouissent pas dans un cadre scolaire classique et elle peut devenir une stratégie dans les apprentissages et dans les prises en charge neuropsychologiques. La créativité permet l’organisation des idées et fait travailler les fonctions cognitives, exécutives et attentionnelles, la motivation, la persévérance, etc.

La créativité peut s’évaluer à l’aide du test EPoC (de 4 ans à 12 ans) qui explore la pensée divergente (capacité à générer de nombreuses idées) et la pensée convergente (capacité à trier les idées de façon à les intégrer dans une structure cohérente.